mercredi 30 octobre 2013

L'acajou




L’acajou : ses espèces employées pour la lutherie de guitare électriques.



Arbre de la famille des Méliacées, proche de la famille des Sapindacées (Litchi, LonganierSavonnierXanthoceras)

Étymologie : son nom latin, Swietenia mahogani dérive du nom "mahogani" que lui donnaient les Indiens Arawaks ou du moins de celui que comprirent les conquistadores. Ce genre américain est proche parent du genre africain Khaya. Au-dessus, east african mahogani.
Origine : Amérique tropicale.
Habitat : pays tropicaux.
Taille maximale : 30m.
Tronc : élancé, à ramifications hautes.
Feuillage caduc : feuilles composées de folioles pointues.
Fleurs : sont blanc jaunâtre et réunies en cymes axillaires.
Les fruits de l'Acajou s'ouvrent à la base et laissent échapper de nombreuses graines ailées.
Bois gris rose à l'état frais, devenant violine à la lumière puis marron-rouge très foncé en vieillissant.
Utilisation : l'Acajou a un bois "précieux" à grain fin, dur et facile à travailler, résistant aux termites. Il est apprécié utilisé en sculpture et entre dans la fabrication de meubles, souvent en simple placage, compte tenu de sa valeur. Autrefois il était utilisé dans la réalisation des teintures.

L’acajou est au départ un bois dont l’usage est réservé à la fabrication de meubles luxueux. Son utilisation pour fabriquer des corps de guitares trouve son origine dans la volonté de faire des instruments aux bois luxueux avant tout. La question du son qui en découle, et qui aujourd’hui encore, détermine notre culture de la guitare, est une chose qui fut secondaire. Mais c’est un fait, l’acajou est un bois qui sonne particulièrement bien. Les Gibson vintage sont faite d’acajou sud américain, et c’est la raison pour laquelle ces guitares sont recherchées et appréciées pour leurs qualités sonores supérieures à celles des Gibson modernes. C’est pour cela qu’il ne faut pas confondre l’acajou sud-américain (déjà que l’on peut trouver des différences selon la provenance de ces acajous) avec les autres type d’acajou que l’on peut trouver sur les autres continents. En tant que l’acajou sud-américain, dont la référence absolue est l’acajou du Brésil, ou du Honduras, a forgé notre culture sonore de la guitare électrique de manière indélébile, les autres acajous nous paraissent moins bons que ce dernier. Malgré tout, c’est un fait d’expérience que les acajous américains sonnent mieux que les autres, et satisfont mieux aux critères sonores qui sont les nôtres.

Selon le niveau de gamme de l’instrument, le prix qu’il coûte, on dispose de différents types d’acajou. L’acajou du Honduras ou du Brésil représente le haut de gamme de ce bois. Cependant, ils sont pour ainsi dire impossibles à avoir par des moyens légaux. Ces essences sont maintenant protégées depuis de nombreuses années ; il en va donc aussi de la protection de ces essences, dont l’exploitation a fait chuter considérablement leur nombre. Il existe une autre provenance dont les qualités esthétiques et acoustiques sont excellentes : l’acajou de Bolivie. Ce bois délivre un son chaleureux et équilibré, qu’il est particulièrement intéressant de traiter avec de l’érable (pour le manche ou la table, ou les deux). Ainsi, toutes les notes de la guitare ressortent avec de nombreuses harmoniques, et le timbre est très homogène et beau.

Cependant, on peut regretter que l’acajou n’ait pas une grande consistance sonore selon les provenances. Les acajous américain, africain ou asiatique ne sonnent pas du tout de la même manière, et il est flagrant que l’acajou américain soit le plus satisfaisant. Mais c’est aussi de loin le plus cher. Comptez qu’un bookmatch en acajou bolivien vous revienne à 300 euros, avant même que tout travail ait été effectué dessus, à part le débit en vue de la fabrication d’un corps de guitare électrique. Ainsi, la quasi-totalité des guitares de série (et même des guitares de luthier), ne sont pas fabriqués dans des acajous américains (ce qui est impossible parce que l’exploitation de ces essences est très contrôlée, et aussi par leur prix qui dépasse par 10 fois celui de l’acajou africain, et sans doute par 20 fois celui qui vient d’Asie), mais dans un acajou africain, dont le nom réel est le SIPO (la dénomination courante est Sipo-Mahogany, et c’est pour cela qu’on l’appelle acajou). Ce bois est bien différent, sous de nombreux aspects, et notamment par la couleur et le grain. Le Sipo est un bois très clair, surtout quand il n’est pas teinté, et il n’est constitué que de veinures longitudinales, alors que l’acajou sud-américain est d’un marron rouge très marqué, et voit ses fibres partir un peu dans tous les sens. La couleur d’un sipo teinté correspond à peine à celle un acajou brut. Aussi, l’acajou asiatique, appelé Nato, est un bois utilisé pour des guitares de très petite facture, et de petit prix. Mais il est bien difficile pour moi de savoir comment ce bois sonne réellement dans la mesure où je ne connais aucune guitare bien fabriquée qui dispose de ce bois pour le corps ; les défauts liés à la petite fabrication de la guitare détériorent aussi le son du bois. Le fait que ce soit un bois asiatique implique d’emblée qu’il soit moins onéreux.

L’acajou (le vrai) reste un bois souple, quoiqu’il soit dense, du fait qu’il est peu aisé d’avoir une coupe totalement en quartier. Ainsi, l’usage de l’acajou pour un manche de guitare requiert de nombreuses précautions afin qu’il soit suffisamment rigide pour que l’instrument reste accordé. Par exemple, il est peu conseillé (pour ne pas dire déconseillé) d’employer de l’acajou pour le manche d’une guitare dotée d’un vibrato flottant, type Floyd Rose. Des renforts en carbone sont nécessaire, ou du moins fortement conseillés.

1 commentaire:

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